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6 mars 2015 5 06 /03 /mars /2015 12:25
Vis ma vie de... Gentille employée d'un grand Parc d'attractions épisode 4

J'ai posté l'épisode 3 en août 2011. Je n'arrivais pas à écrire quelque chose de satisfaisant pour la suite mais cet épisode 4 resterait pour toujours dans mes brouillons si je m'écoutais et je me dis qu'avoir de trop hautes exigences alors qu'après tout, ce n'est qu'un blog même pas connu, c'est idiot. Alors voilà!

Je vais changer les prénoms, parce qu'en fait n'écrire qu'une initiale ne facilite pas la lecture je pense. C devient donc Charles et G devient donc Gustave.

 

Charles m'embrasse au petit matin du 1er janvier 2000 en sortant du Costuming, le bâtiment où on se change, là où on met nos costumes du Parc. Et bien que je sois déjà "en couple" depuis plus d'un an avec Gustave, je ne repousse pas Charles (je mets "en couple" entre guillemets parce que je trouve que l'expression fait mamie).

J'ai 18 ans à ce moment-là (bientôt 19) et je n'ai encore jamais vécu de situation semblable.

J'ai toujours fait partie des boloss comme disent maintenant les jeunes. Je n'avais jamais été courtisée par un garçon (c'est délicieux en fait, on se sent comme une héroïne de film, comme une princesse ou comme une fille super canon qu'on n'est pas).

Tout se bouscule dans ma tête, c'est l'euphorie, tout tourne. J'ai le coeur qui palpite et le rythme de ma respiration qui s'accélère. La voix de la gentille Moi dans ma tête me crie que ce que je fais est mal, que je vais forcément faire souffrir Gustave, que c'est injuste pour lui. Mais mon corps, mes mains et mes lèvres n'en ont strictement rien à cogner. C'est la méchante Moi qui prend le dessus.

Je me sens mal vis-à-vis de Gustave. Mais je me sens tellement bien dans les bras de Charles qu'égoïstement, je m'en fiche. C'est un baiser tendre et fougueux à la fois, comme au cinéma. D'ailleurs j'entends une petite musique qui se joue dans ma tête. J'ai cette manie d'entendre des petites musiques dans ma tête, comme une bande originale de film, qui défile le long des scènes de ma vie (j'aurais pu être le personnage de Jess de la série New Girl, que j'adore, je vous en informe au passage).

Personne ne m'a jamais fait la cour, avant Charles. Peeeersonne.

C'est moi qui ai fait le premier pas avec chacun de mes petits copains précédents, y compris Gustave. J'étais obligée, parce que sinon j'attendrais probablement encore que quelqu'un daigne essayer de me draguer. Or on ne me draguait jamais, je n'intéressais personne, je faisais partie des filles invisibles, moches (ou inaccessibles? lol).

Je ne comprends pas trop ce qui m'arrive. L'un des plus beaux garçons que je côtoie au boulot n'a d'yeux que pour moi, fait tout pour passer du temps avec moi, profite de la moindre occasion pour me toucher la main et me complimente sur ma beauté à longueur de journée.

Je suis une faible jeune fille, je ne suis pas préparée à ça. Les jolies filles doivent avoir l'habitude elles, peut-être que ça ne leur fait plus rien de se faire draguer alors qu'elles sont déjà en couple.

Ou alors je dois me rendre à l'évidence qui est là depuis plusieurs mois: je ne suis plus amoureuse de Gustave. Il faut que je le quitte. Il me menacera encore probablement de se suicider si je fais ça, comme la dernière fois que je lui ai parlé de séparation. Mais au bout du compte, nous n'en serons que plus heureux tous les deux et il s'en remettra après tout! Que sait-il de l'amour? Nous sommes si jeunes et je ne suis que sa toute première petite copine, comme il est mon tout premier petit copain...

Gustave est en vacances depuis plusieurs jours chez sa meilleure amie et il ne m'a donné aucun signe de vie, comme la dernière fois. Je ne sais pas vraiment quand il rentrera mais je décide de rompre avec lui à son retour (ça ne se fait pas par téléphone voyons!)

Pendant quelques jours, je ne vois pas Charles non plus qui est cloué au lit avec une grippe mais nous nous parlons régulièrement au téléphone. Je repense à la douceur de sa peau veloutée, au contact de ma main sur son torse et à l'odeur de son cou. Je me demande s'il a autant envie de moi que moi j'ai envie de lui. Il est désirable, c'est normal que j'ai envie de lui. Mais je me demande encore ce qu'il peut bien me trouver à moi, la petite asiatique sans poitrine avec une dent de travers. Pourquoi s'intéresse-t-il à moi?

Gustave finit par enfin revenir de ses vacances. Il daigne enfin m'appeler. Charles s'est remis de sa grippe et nous avions prévu de nous voir. Mais je dois rompre avec Gustave d'abord. Je passe voir Gustave chez lui (enfin, chez sa mère, nous vivons tous encore chez nos parents à cette époque) et la discussion tourne au mélodrame comme je l'avais prédit. J'ai beau lui dire que je ne lui reproche rien (et pourtant j'avais des choses à lui reprocher) et que tout est de ma faute, que nous sommes trop jeunes pour nous engager dans une relation sérieuse, que j'ai rencontré quelqu'un d'autre, mais rien n'y fait, il persiste à me dire qu'il m'aime. Moi je voulais qu'il me déteste, qu'il me jette hors de chez lui, qu'il me dise que je ne suis qu'une sale minable qui ne le méritait pas. Tout aurait été tellement plus facile.

Je le quitte quand même. Tant pis si j'ai le mauvais rôle (comme une gourdasse que j'étais, je finirai par revenir vers lui plus tard mais ça, c'est une autre histoire).

Je suis sortie avec Charles ensuite.

Enfin, sortir, c'est vite dit. On a couché une pauvre fois ensemble et il m'a fait comprendre ensuite qu'une relation suivie ne l'intéressait pas. Enfin j'ai compris toute seule vu qu'il ne répondait plus à mes messages et qu'il m'évitait au boulot. Pourtant ce n'était pas aisé de le faire, le restaurant du Parc où nous bossions n'était pas gigantesque non plus. C'était même ridicule de le voir déguerpir alors qu'on était censé veiller ensemble à la sécurité de la parade du Parc ou échanger son poste de caisse avec un autre pour ne pas être trop près de ma caisse à moi.

Bon sang, j'ai couché avec un lâche.

Pire que ça, j'ai la nette impression que tous nos collègues sont au courant parce qu'ils arrêtent tous de parler quand j'arrive près d'eux au comptoir ou en salle de pause.

Et ça se confirme. Une de nos collègues bien plus âgée que nous vient me parler parce qu'elle voit bien que personne ne me parle comme d'habitude. Elle m'affirme que Charles a dit à qui voulait l'entendre qu'il m'avait eue, qu'on avait couché ensemble et qu'en plus j'étais du genre sonore pendant le sexe.

Consternation. Moi la gentille boloss que personne ne drague jamais, me voilà transformée en fille facile (et pourquoi a-t-il eu besoin de dire que j'étais bruyante, enfoiré).

Je me sens sale. Je voudrais rentrer chez moi me cacher et ne plus jamais sortir. Je m'imagine démissionner alors que j'adore ce boulot, pour ne plus avoir à les affronter. Eux et leurs regards lourds de jugement. Pourquoi lui, on le traite en héros parce qu'il a couché avec une fille de plus? Alors que moi, on me dévisage parce que j'ai craqué pour lui pourtant il est seulement le 2ème homme avec qui j'ai couché dans toute ma vie? Pourquoi?

Mais je me ressaisis. Je suis au boulot. Je bosse. Je ne m'occupe pas plus des autres. Et encore moins de Charles.

Au contraire, je me force à être plus souriante que jamais, pour les visiteurs du parc, pour les enfants, je me dis que je ne dois montrer à personne que ça m'affecte.

Surtout pas à Charles.

Punaise quand je repense à la façon dont il m'a embobinée, j'ai envie de gifler la gourdasse que j'étais. Comment ai-je pu être aussi naïve? Comment un garçon aussi mignon pouvait-il s'intéresser à moi? J'ai été bien bête de croire que je pouvais être une fille courtisée, que je pouvais être assez jolie pour être vue avec un beau mec comme lui.

Petit à petit je réintègre les groupes des uns et des autres en salle de pause. La période de gêne est passée, les collègues sont passés à autre chose. On ne parle plus de Charles qui a réussi son coup. D'ailleurs il a une nouvelle fille dans le collimateur et c'est là que je constate qu'il exécute le même plan à chaque fois. Ils sortent ensemble et passent à autre chose.

De mon côté, je rencontre un jeune nouveau collègue italien pendant que je fais le service au comptoir. En fait au restaurant nous avions des frigo qui s'ouvrent des deux côtés. Lui son boulot c'était de les remplir pour que moi de mon côté du comptoir je puisse avoir toujours des tartes aux pommes (surgelées décongelées) pour les visiteurs qui en commandent. Je ne l'avais jamais vu, il ne m'avait jamais vue, nous avons ouvert nos portes en même temps et nous n'avons vu que nos yeux entre deux étagères de tartes aux pommes. J'ai vu dans ses beaux yeux bleu clairs qu'il m'avait souri. J'ai refermé la porte parce que j'ai eu peur. J'ai fini par sortir avec lui plus tard, j'ai d'ailleurs remarqué lors d'une soirée où toute la bande était réunie que Charles avait l'air jaloux (haha je ne pouvais être que sa chose à lui), mais je n'y ai pas porté d'attention (ça n'en méritait pas). L'italien et moi, nous avons eu une jolie histoire, qui s'est terminée parce qu'il est reparti pour l'Italie et que moi, les relations à distance ne m'intéressaient pas. Il était adorable pourtant, s'il était resté, je pense que ça aurait pu durer, même s'il avait les mains toutes calleuses parce qu'il jouait bien du djembé.

En fait dans ce Parc, c'est comme ça. Les relations se font et se défont, on est jeune, on s'amuse, d'ailleurs on passe nos soirées à faire la fête dans les résidences près du Parc où les employés qui le demandent peuvent louer un logement.

Un soir c'est soirée chez les espagnols, le lendemain les québécois, le surlendemain les italiens etc. Il y avait toujours moyen de s'incruster à une fête quelque part, tout le monde était le bienvenu, du moment qu'on faisait partie de la même entreprise.

C'est dans ce Parc que j'ai le plus appris à vivre "comme les autres". Il n'y avait plus aucun décalage, je faisais partie de plusieurs groupes de potes, j'étais appréciée, je n'étais plus une bouffonne sans ami, je n'étais plus l'intello numéro 3 (je suis désolée mais pour mieux comprendre il va falloir vous taper les épisodes précédents).

Tout allait super bien. Et tout a fini par revenir à la normale!

J'ai fini par prendre un peu plus confiance en moi. En fait, grâce à Charles, j'ai compris que je n'étais pas une boloss moche. Enfin, surtout après lui dans ce Parc, j'ai rencontré pas mal de garçons comme l'italien, tous plus mignons les uns que les autres et j'ai même eu d'autres histoires d'amour sérieuses.

J'ai évolué un peu. Je peux dire que j'ai bien vécu!

Ces années où j'ai rencontré des personnes venant des 4 coins du monde sont des années inoubliables. J'étais obligée de discuter avec les nouveaux arrivants en anglais parce qu'ils ne parlaient pas encore un seul mot de français mais c'était fascinant de les voir devenir complètement bilingues voire polyglottes en seulement l'espace d'un mois d'immersion dans l'univers de ce parc.

 

J'ai gardé des copains de cette époque. On se suit sur Instagram (pas la peine de me chercher, mon profil est privé). Il y en a un qui s'est installé en Finlande, j'adore ses photos, les décors sont juste sublimes. Un autre a cofondé une plateforme d'actualités participative qui fonctionnait bien, il a revendu et bosse maintenant sur un autre projet, il vient de s'installer à Berlin avec son amoureuse américaine.

Si j'avais à nouveau 18-20 ans, je crois que je retournerais travailler là-bas. C'est une formidable expérience humaine et je crois que je suis en grande partie la femme que je suis aujourd'hui grâce à cette expérience.

L'été dernier, j'ai emmené mon mari et mes deux fils dans le Parc, en tant que visiteurs, j'étais ravie de partager ce bout de ma vie avec eux. J'ai déjà hâte d'y retourner.

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8 novembre 2011 2 08 /11 /novembre /2011 17:45

 

Attention, passe ton chemin si le fait que je raconte ma vie t'ennuie. Parce que c'est ce que je vais faire là.

 

J'ai passé mon week-end sur Paris et ses environs, là où j'ai grandi, un petit retour aux sources quoi.

Ma petite soeur a fêté ses 26 ans et m'a invitée pour sa soirée d'anniversaire. Elle avait réservé une table pour 25 personnes au bar restaurant Promenade Lounge, dans le quartier du Louvre.

J'ai pris le train samedi matin en laissant mon mari et mon fils à la maison, ce week-end allait être un week-end sans eux pour me permettre de profiter et de me détendre, 10h22 au départ de Toulouse, pour arriver à 17h19 à Paris Austerlitz. 7 longues heures de train, dans un Teoz Eco, ces trains avec des sièges couchettes. J'aurais bien dormi tout le temps du trajet, mais impossible de se reposer avec le petit garçon de 2 ans qui partageait également mon compartiment. C'est pas qu'il était pénible, pas plus qu'un autre enfant de 2 ans, c'est juste que j'ai l'impression que quand j'ai pas mon gosse à moi pour me reposer, le destin m'impose le gosse de quelqu'un autre lol.

Arrivée à Austerlitz, j'ai traversé le Pont Charles de Gaulle pour me rendre à la Gare de Lyon. De là j'ai pris le métro 14 pour rejoindre ma soeur là où elle habite en ce moment, c'est là que j'ai réalisé qu'ils avaient prolongé cette fameuse ligne après la Bibliothèque Nationale François Mittérand. Ils ont fait ça en 2007. Ca ne devrait rien me faire, je ne vis plus à Paris depuis fin 2004. Mais je me dis quand même "rah, j'étais même pas au courant, j'ai raté ça".

 

Ensuite soirée au bar, tout s'est très bien passé, bien que je ne connaisse pratiquement personne et bien que je sois une phobique sociale, l'attention était uniquement focalisée sur ma soeur alors je me sentais bien. J'ai même discuté avec tout le monde, je suis contente pour ma soeur, je l'envie même un peu, elle a plein d'amis et ils ont l'air sympathiques (je soupçonne certains d'entre eux d'être surdoués, ma soeur les soupçonne également).

Vers 1h30 du matin, ils ont décidé de sortir, mais moi enceinte de 2 mois, j'ai préféré aller me coucher, j'ai fait ma vieille mais bon, je n'en pouvais plus de bâiller, la fatigue du début de grossesse.

Je suis rentrée dormir chez ma mère. Réveillée à 8h du matin le dimanche, ma mère ne connait pas les grasses matinées. De toute façon, je ne suis pas venue pour perdre du temps à dormir alors je me suis levée et j'ai passé du temps avec mon frère de 28 ans et ma maman: on a regardé ensemble la série Full Metal Panic Fumoffu en DVD. Ouais, même ma maman est une adepte des mangas. On a bien ri.

Ensuite j'avais rendez-vous avec mon père. Depuis leur divorce l'année dernière, mes parents ne se parlent plus, enfin c'est surtout ma mère qui ne veut plus parler à mon père. Bref, mon père a un nouvel appartement sur Torcy, je suis contente pour lui parce que depuis le divorce, il vivait à gauche à droite, c'était pas terrible. On a passé un bon moment. J'ai été émue de voir qu'il avait disposé des photos de nous, sa famille, un peu partout dans son nouveau foyer, alors qu'il n'y a qu'une seule photo de lui et de sa nouvelle compagne (qui vit au Cambodge et que je n'ai encore jamais vue). J'ai un petit pincement au coeur quand même de savoir qu'il vit là tout seul. Je me dis que je devrais lui téléphoner plus souvent.

Plus tard j'ai rejoint Elosya sur Paris dans le quartier de Châtelet pour boire un bubble tea. Ca faisait si longtemps que je n'étais pas venue dans ce coin, j'ai trouvé le moyen de me perdre lol. Heureusement, à l'aide de mon blackberry et de google maps, j'ai fini par trouver la rue Quincampoix. Je ne connaissais pas du tout cette boisson, ça ne se trouve pas sur Toulouse. Et aussi c'est la première fois que j'allais rencontrer Elosya, j'avais peur mais en même temps, je sentais qu'on était faites pour s'entendre. C'est cette sensation que j'ai ressentie la première fois que j'ai parcouru son blog, je l'ai lu intégralement quand je l'ai découvert, j'y avais passé une matinée entière. Effectivement, on a passé un super moment, j'ai eu l'impression de revoir une copine de toujours, on a parlé de tout et de rien, on a ri, on était à l'aise. Sensation étrange mais agréable (elle a publié un article sur notre rencontre sur son blog ICI).

Après j'ai dîné avec ma soeur puis je suis rentrée dans la banlieue chez ma mère. Elle se faisait du souci pour moi, c'est mignon, elle demandait à mon frère "mais comment elle va rentrer?" comme si elle avait oublié qu'en grandissant là, je connaissais le chemin du retour par coeur. Evidemment, comme je me suis déjà faite agresser dans le passé sur ce même chemin familier, j'ai pressé le pas histoire de ne pas être la victime idéale et il ne m'est rien arrivé cette fois-ci.

Le lundi matin, je suis allée faire un peu de shopping au Forum des Halles. J'ai fait l'acquisition d'une cape et d'une robe de grossesse, articles assez difficiles à trouver en centre-ville de Toulouse.

Ma mère rentrait du boulot à 14h, j'ai promis de passer du temps avec elle avant mon retour dans la ville rose alors j'ai juste eu le temps de déjeuner avec ma soeur près de son boulot (elle travaille au siège d'une grande entreprise internationale, dans le secteur énergie) et j'étais de retour en banlieue. Là on a papoté en famille, avec ma mère et mes deux frères, tous les 4 debout dans la cuisine, en grignotant. On a parlé de surdoués. En effet j'ai enfin parlé des tests que j'ai passés en juillet à ma mère. Plus je parle avec mes frères et plus je suis persuadée qu'ils sont surdoués eux aussi, comme ma soeur d'ailleurs. C'est aussi ce que pense la psy qui m'a évaluée. Mes pauvres parents ont dû s'arracher les cheveux avec 4 enfants surdoués. Ma soeur est la seule de nous à briller dans les études supérieures, c'est une dure à cuire, elle est persévérante. Mes deux frères sont des geeks, d'excellents gamers même. L'un d'eux a décidé de se reconvertir dans l'informatique (administrateur réseau, ça le branche), après de brillantes études réussies en cuisine, mais le domaine ne l'intéressait plus assez. L'autre est devenu agent de sécurité, un poste peinard où il ne côtoie que des écrans de contrôle et où il travaille de nuit, ce qui lui permet d'avoir du temps pour jouer à ses jeux favoris et de suivre sa passion du manga. Ils ont tous prouvé que, sans efforts et grâce à une excellente mémoire, ils pouvaient réussir du moment que le sujet les intéressait suffisamment.

Le moment tant redouté de l'heure de mon départ arrivant, j'ai dû me résoudre à leur dire au revoir. J'aime ce moment où ma mère me dit "je t'aime ma chérie", elle qui n'a jamais manifesté de sentiments de façon aussi ouverte avant que j'atteigne l'âge de 20 ou 21 ans et avant que nous discutions du manque de marques d'affection que j'ai ressenti pendant toutes ces années.

Ma soeur est venue me dire au revoir sur le quai de la gare, je suis vraiment contente de la relation que nous entretenons elle et moi maintenant. Qui pourrait croire qu'avant la naissance de mon fils, nous ne nous étions pas adressé la parole pendant toute une longue année, suite à une stupide querelle superficielle?

 

Le trajet du retour était rempli d'émotions. Aussi parce que dans le TGV, j'ai loué le film Les Petits Mouchoirs. Je n'arrivais pas à me retenir de sangloter, bien que le fait d'exposer ma sensibilité à des inconnus, c'est-à-dire mes covoyageurs dans le train, me dérange énormément. Mais je ne contrôle rien et ce film est particulièrement touchant.

 

Et lundi soir, hier donc vers 23h et quelques (mon train arrivait en gare de Toulouse à 22h44), j'ai retrouvé mon époux et je suis allée embrasser mon fils paisiblement endormi dans son lit. Il ne m'a pas vraiment vue, j'ai hâte de le voir éveillé ce soir en rentrant du boulot. D'ailleurs, je file, c'est l'heure.

 

Merci d'avoir lu ce bout de ma vie, cher à mon coeur.

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13 août 2011 6 13 /08 /août /2011 14:30

fireworks

Fin d'année 1999: c'est l'effervescence.

On va passer à l'an 2000!

Quand j'entendais parler de l'an 2000, petite (je suis née en 1981), j'imaginais un monde futuriste, digne de Retour vers le futur. On aurait fait des progrès de fou, genre les voitures voleraient ou on aurait inventé la communication par hologramme.

Bon, la réalité c'est qu'entre les années 80 et l'an 2000, il n'y a pas eu ce si grand bond en avant. Pas de voitures volantes, pas d'hologrammes (mais on a la visio alors c'est quand même bien), toujours pas de vaccin contre le sida.

Pour le passage à l'an 2000, les gens qui ont plein d'amis ont dû faire des fêtes fabuleuses. Moi à 19 ans, j'en avais très peu. Alors comme j'étais disponible parce que personne ne m'avait invitée nulle part, j'ai accepté de bosser la nuit du réveillon de la St Sylvestre: ce jour là, le Parc d'attractions était ouvert exceptionnellement tard et nous avions un bonus sur la paye (500 frs). On a aussi eu une parka collector et un badge collector.

Mon copain de l'époque, G, a prévu de faire la fête avec des copains à lui, comme je ne les aime pas, je préfère encore bosser. Au restaurant du Parc d'attractions où je travaille, les employés de mon secteur se retrouvent soit à la pizzéria, soit à la boutique de glaces accolée.

On regarde chaque matin le planning commun pour voir à quel poste on doit se tenir à l'heure précisée: par exemple je suis affectée à la pizzéria, à 10h je suis en salle (je nettoie les tables, je range les chaise, je vide les poubelles pleines, etc), à 11h j'ai une heure de caisse (je prends les commandes et les paiements), à 12h je suis au comptoir pour préparer les commandes et ainsi de suite. Le lendemain, je suis affectée à la boutique de glaces alors la journée entière c'est glaces, gauffres et crêpes à gogo. A la fin de la journée, on colle, tant on a du sucre sur tout le corps, la douche est inévitable au Costuming, l'endroit où on enlève nos tenues du Parc pour retrouver nos tenues de civils. Et aussi certains parfums de glace sont durs comme du béton genre café ou chocolat! On maudit intérieurement le client qui nous réclame une 3 boules café-chocolat lol! On se muscle le poignet à force, parce que le chocolat, c'est un parfum très apprécié.

J'aime malgré tout être à la boutique de glaces, rien que parce que je vois si la glace que je façonne ou la gauffre que je couvre de chantilly va à un enfant ou pas. Je mets des doses généreuses quand il y a des enfants, je suis tellement contente de voir leurs visages s'illuminer à la vue de l'énoooooooorme glace ou de l'immeeeeeeeense couche de chantilly recouvrant leur gauffre ou leur crêpe.

Depuis plusieurs jours, un de mes collègues, qu'on appellera C, n'arrête pas de tenter de me séduire. Il n'a d'yeux que pour moi, il est beau comme un acteur de cinéma, il me fait la cour comme un prince à sa princesse et ça ne me laisse pas indifférente, même si je le repousse systématiquement. Je n'ai pas l'habitude de me faire draguer, à l'école, j'étais loin de faire partie des jolies filles, j'ai juste appris à me mettre un peu en valeur.

Le jour de la St Sylvestre, il se met même à genoux devant moi, très théâtralement devant tout le monde, ainsi que devant les visiteurs, à la boutique de glace et il me fait une déclaration d'amour comme personne ne m'en a jamais fait. Il dit qu'il m'aime et qu'il ne peut pas vivre sans moi. Je suis flattée, je lui demande de se relever, je ne sais plus où me mettre mais je souris.

Plus tard dans la soirée, un visiteur vient me pourrir parce qu'il estime que je ne lui ai pas servi un cappuccino. Pourtant, sur notre carte, il est bien précisé qu'un cappuccino, c'est un café avec du chocolat recouvert de crème chantilly et de copeaux de chocolat, c'est bien ce que je lui ai servi. Il me traite de tous les noms, il est vraisemblablement énervé, il a dû passer une journée de merde et il a décidé de se défouler sur un employé qui fermera sa gueule.

C'est tombé sur moi.

Ca arrivait assez fréquemment aux autres aussi, et ça m'arrivera encore, aussi dans ma carrière de vendeuse des années plus tard. Quand on fait un métier au contact de la clientèle, c'est le risque: le client considère parfois qu'on est là pour lui permettre de se défouler.

Ce visiteur mécontent passe donc ses nerfs sur moi, avec plus d'acharnement que je n'en reçois d'habitude. Je vois un peu plus loin sa petite amie qui a l'air un peu honteuse, limite consternée mais elle reste silencieuse. Elle a vu que je l'avais observée, elle a détourné son regard.

Si je voyais mon mec traiter quelqu'un avec autant de mépris, je lui dirais qu'il n'est qu'un minable et qu'il n'a rien à faire dans ma vie, mais ça c'est moi, l'idéaliste de service.

C arrive, alerté par les cris du scandale crée par le visiteur. Il me voit sur le point de fondre en larmes. D'ailleurs, quand je le vois, j'ai tout de suite envie de pleurer, d'émotion, parce qu'il est celui qui vient à mon secours.

En fait, il ne restait jamais loin de moi, il s'arrangeait pour être dans la même équipe que moi quand il le pouvait. Il me dit qu'il va s'occuper du visiteur, qu'il faudrait que j'aille me reposer un peu. Il me prend doucement dans ses bras pour me réconforter, il me demande si ça va. Je secoue légèrement la tête pour le rassurer et je pars en backstage, dans la salle de repos, pour pleurer un grand coup.

Je suis fière de moi, je n'ai presque pas craqué devant le visiteur, parce que c'est ce qu'ils cherchent plus que tout, réussir à vous faire craquer et je n'ai pas craqué!

A ce moment-là, je ne pense plus vraiment à G. En fait ça fait un moment que je ne pense plus à G comme à un amoureux. Mais comme il est fragile, je n'ose pas le quitter. Il a menacé de se suicider si je le faisais. Je pense qu'il n'aurait pas la stupidité de le faire mais il se drogue alors il n'a pas vraiment les idées claires. Je sais bien que ça ne durera pas toute la vie lui et moi, je me dis qu'un jour, il se lassera et partira de lui-même, naïve que je suis à 19 ans. Nous n'avons pas vraiment une vie de couple de toute façon. Il ne supporte pas mes potes, je ne supporte pas les siens, la plupart sont comme lui, accro aux "prod" comme ils disent. A part se piquer, ils ont tout essayé. Moi ça ne m'a jamais tentée. Un petit pétard pourquoi pas mais jamais plus fort. J'ai vu Trainspotting quand même. 

Moi je fais l'effort quand même de les côtoyer. G, lui ne se donne pas cette peine avec mes potes. Il dit que mes potes sont des parisiens snobinards, alors que lui et moi, nous venons du même milieu, de notre banlieue pourrie. Plus tard, "toi t'es devenue une parisienne" deviendra son attaque favorite.

Revenons-en à C: je connais sa réputation de joli coeur, toutes les filles craquent sur lui, d'ailleurs certaines sont déjà sorties avec lui. Il est plus âgé que moi, j'ai bientôt 19 ans, il en a 22. Il fait des études de maths et informatique appliqués aux sciences, à la fac de Marne la Vallée. Je me sens de moins en moins capable de résister à ses avances. Je me dis que c'est mal par rapport à G.

G est encore en vacances chez sa fameuse meilleure amie (comme dans l'épisode précédent), encore une fois, il ne donne aucune nouvelle.

La spécialité du Parc, ce sont les feux d'artifices, ils sont lancés depuis la cour arrière du restaurant. Chaque soir, des feux d'artifices. C'est beau, souvent tous ensemble, vu que le restaurant est vide à cette heure-là, on le regarde.

A minuit ce jour-là, on crie tous "bonne année 2000" wouhou et on se fait la bise. C me demande justement où il est, ce fiancé pour lequel je refuse ses avances, pourquoi je ne passe pas les fêtes de fin d'année avec lui. Ben, à vrai dire, j'en sais rien. Après notre nuit de boulot, au petit matin, on se retrouve tous ensemble au Costuming, avec quelques potes de l'équipe, on papote encore un peu avant de rentrer chez nous.

C gagne mon coeur, petit à petit.

Avant de nous dire au revoir, il m'embrasse et je ne le repousse pas.

Lire la suite: Vis ma vie de ... Gentille employée d'un grand Parc d'attraction - épisode 4

 

Vis ma vie depuis le tout début: Vis ma vie de... Fille de réfugiés politiques - épisode 1

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5 août 2011 5 05 /08 /août /2011 16:00

fireworks

Eté 1999, j'ai 18 ans, je bosse comme serveuse dans un des restaurants d'un grand parc d'attractions de la région parisienne.

J'ai passé un été formidable, j'ai beaucoup changé en très peu de temps, je me suis découverte.

J'étais introvertie, je pleurais dès qu'un visiteur me parlait mal puis au fil du temps, j'ai réussi à me maîtriser, je suis devenue quelqu'un avec le contact client facile et même que j'arrive à ne pas me démonter alors que je me fais insulter (j'attends juste d'être toute seule pour aller chialer et évacuer mon stress).

Je suis avec mon petit copain de l'époque depuis un peu plus d'un an. Appelons-le "G".

G part chaque année en vacances chez sa meilleure amie. Sa meilleure amie est grosse et moche, c'est la petite copine d'un de mes camarades de classe, je ne suis même pas jalouse. Enfin si, un peu puisque G doit rentrer de vacances un jour bien précis et que le jour dit, lorsque je sonne chez lui, je suis accueillie comme une merde par son frère (que j'avais tiré de sa sieste visiblement) qui me dit que G n'est pas rentré de vacances. Ah l'enfoiré. Et moi je n'ai pas de nouvelles.

Au boulot, je me fais draguer. Ca ne m'était jamais arrivé de me sentir attirante, je vous rappelle que j'étais la moche à l'école. La première fois que je me fais draguer, je crois que le mec se fout de moi, tellement je n'y crois pas qu'une fille comme moi attire un mec comme lui (vous comprenez pourquoi j'adore la série Ugly Betty ou Le Destin de Lisa). C'est vrai que j'ai appris à me mettre en valeur, mais de là à passer de la moche que personne ne remarque à une fille que les mecs convoitent, je suis surprise. Surprise mais flattée.

Je repousse les avances de ces mecs, les uns après les autres, je suis en couple voyons. Pff, en couple à 18 ans? N'importe quoi. C'est ce qu'on me dit. Et d'ailleurs, moi-même, je sais que je ne suis pas sincère avec G, je sais très bien que ça ne durera pas toute la vie.

G revient enfin de vacances. Je lui passe un savon phénoménal, je lui dis que je le quitte. Il menace de mettre fin à ses jours. Je sais qu'il est fragile, il est sensible, je n'ose pas. Alors bien que je ne l'aime pas, je reste. Je sais maintenant, après toutes ces années, que je lui ai fait bien plus de tort en restant en couple. Vous comprendrez pourquoi plus tard.

Mon boulot d'été se termine. Pour une fois, je ne me suis pas sentie en décalage, je n'ai pas été rejetée par les autres, ils m'ont acceptée et m'ont appréciée telle que j'étais, j'ai adoré bosser dans ce parc. J'en ai même pleuré mon dernier jour.

Normalement, pour ton dernier jour, tu dois te faire bizuter. Toute l'équipe nettoie proprement une énorme poubelle puis la remplit d'eau et doit te jeter dedans. J'ai réussi à esquiver le truc en suppliant un de mes supérieurs de ne pas m'infliger ça, j'étais une de ses chouchouttes et mon air de petite fille lui a donné pitié.

Quand tu finis ton contrat, les ressources humaines notent dans ton dossier "réembauchable" ou "non réembauchable". Si tu fais bien ce qu'il faut, tu peux revenir bosser dans le parc à l'avenir. Sinon, oublie. J'étais donc réembauchable.

Octobre 1999, j'entre à la fac de Paris 8 pour un Deug de médiation culturelle et communication.

J'y vais sans grande conviction. Les cours que je trouve sympa sont ceux sur la communication,  la psychogénétique, la sémiologie, l'atelier vidéo (on a tourné un film, c'était génial) et l'histoire de l'art. Les autres cours ont si peu d'intérêt que j'ai même oublié que j'avais d'autres cours.

J'ai retravaillé dans le parc d'attractions pour les fêtes de fin d'année mais j'y reviendrai plus tard.

Un matin alors que je me rends à la fac, j'effectue ma correspondance de RER/métro, une femme asiatique très classe m'aborde. Elle a la trentaine, elle est super belle. Elle me dit qu'elle a une agence de modèles asiatiques et qu'elle aimerait me voir. Elle recrute en ce moment du personnel pour un endroit hype hyper tendance à Paris, un bar ambiance asiatique situé avenue Georges V, pas loin des Champs Elysées. Tout le personnel du bar est d'origine asiatique, c'est le concept. Elle me parle d'une place d'hôtesse.

Je prends sa carte. Je me rends à son rendez-vous au bar en question. C'est trop classe pour moi, voilà la première impression que j'ai. Moi je me suis pointée en jeans, les nanas sont hyper bien sapées, je me sens nulle. Elles sont toutes sublimes. C'est un lieu branché, j'apprends que des célébrités viennent souvent. Finalement, j'obtiens un poste mais pas celui d'hôtesse, parce que je ne mesure qu'1m63 donc je suis trop petite. J'ai un poste de commis de salle. Je travaille chaque dimanche pour le brunch, je veille à ce que le buffet soit toujours plein, je sers les boissons aux clients de table en table. Toutes les serveuses ont la même tenue: un petit t-shirt tout simple, une petite jupe noire, un tablier, on doit porter des chaussures noires. Les hôtesses elles, ont de sublimes robes chinoises, elles sont chargées d'accueillir les clients et de bichonner les VIP.

Un jour, j'entends celle qui m'a recrutée dire qu'il lui manque une danseuse pour la soirée nouvel an chinois organisée au bar. Apparemment, c'est super bien payé. Je lui dis alors que je danse très bien si elle a besoin. Je ne mens pas, je danse très bien même si je n'ai jamais pris de cours de ma vie, je me débrouille très bien sur la musique. Et puis j'ai vu Fame, Flashdance et Dirty Dancing quoi.

Ok, de toute façon, elle n'a pas le temps de trouver quelqu'un d'autre, ce sera moi. Seul impératif: avoir des chaussures à talons. Les tenues, c'est elle qui les fournit.

Le fameux soir, je vois les autres danseuses, je comprends qu'on est loin de Fame. Nous sommes toutes asiatiques, normal, soirée nouvel an chinois. Quand je regarde les tenues, je manque de m'étouffer. Je vais danser en microshort et en mini top. J'ai 3 tenues parce que je dois faire 3 passages de 20 minutes, mais les 3 tenues se ressemblent fort.

Je me retrouve donc sur un podium à danser pendant que les gens mangent et boivent. Je danse le plus normalement du monde, rien de sexuel ou de suggestif, mais ma tenue ne m'aide pas et je me sens salie par les regards des hommes mais aussi par celui des femmes qui nous dénigrent. Je ne leur en veux pas, moi aussi je ferais la gueule si mon mec regardait plus la danseuse qui est loin que son assiette devant les yeux. A chaque fois qu'un mec essaye de s'approcher de mon podium, je met un coup de talon près de sa main, j'ai le droit, on m'a dit qu'aucun client ne devait me toucher. A un moment, alors que je descend du podium, un homme me saisit par la taille, tétanisée de peur, je n'ose plus bouger. C'est alors qu'une des danseuses s'approche de nous en dansant, repousse le mec tout en mimant une danse et m'arrache des bras de ce type. Quel soulagement.

Pour cette soirée, j'ai gagné 500 francs. Juste en dansant 3 fois 20 minutes. Je ne suis pas très fière de moi mais je me dis que maquillée comme ils m'ont maquillée, personne ne me reconnait et puis c'est beaucoup de sous pour une étudiante comme moi. La nana me propose donc une autre soirée, dans une boîte de nuit parisienne, le Duplex près de l'Arc de Triomphe, payée 700 francs. Je dis que c'est la dernière fois que j'accepte. Pour cette mission nous ne sommes que 2, la fameuse danseuse qui m'a sauvée la soirée précédente et moi-même, parce qu'il parait qu'on assure niveau danse par rapport aux autres. Cette fois pas de podium mais la scène rien que pour nous 2. Encore 3 sessions de 20 minutes. C'est la première fois que j'entre en boîte de nuit et c'est pas en tant que cliente.

Une cliente dans la boîte me reconnait, malgré tout mon maquillage et mes microtenues. Il se trouve qu'elle est asiatique aussi, que c'est la fille qui a gagné l'élection des délégués de classe quand j'étais en 6è et qu'en plus elle est sortie avec le garçon pour qui j'avais le béguin au collège. Comme j'ai déménagé à mon entrée au lycée, je ne l'ai pas revue depuis 4 ans. Elle me fait des compliments, elle a failli ne pas me reconnaitre tellement elle me trouvait jolie, qu'elle me dit. Et puis moi en boîte de nuit, l'intello, elle n'en revient pas. Elle me demande ce que je deviens, je lui parle de la fac, de mon boulot de serveuse et qu'accessoirement, je suis danseuse ce soir. Elle connait le bar dans lequel je bosse, ça lui plairait d'y bosser qu'elle me dit. Ok, pas de souci, je sais qu'ils recrutent en ce moment alors j'en parle à celle qui m'a recrutée puisqu'elle est là dans la boîte de nuit. Je les présente l'une à l'autre.

Et le dimanche suivant, je me retrouve à bosser sous les ordres de l'autre ancienne déléguée de classe parce que cette morue ne m'a pas dit qu'elle avait de l'expérience en restauration et qu'elle était chef de rang. Elle s'est servie de moi pour avoir le job de ses rêves.

Après mes missions de gogo danseuse, le reste du personnel ne me regardait plus pareil. Les mecs faisaient des blagues lourdes, j'ai même dû menacer le chef cuisinier de lui filer un coup de genou dans les couilles s'il ne me fichait pas la paix. Un autre m'a demandé combien je prenais pour un show rien que pour lui. J'ai fini par en avoir marre. Et puis fréquenter que des asiatiques, c'est pas mon délire, je ne suis pas hyper communautariste.

Je reviens aux fêtes de fin d'année 1999, je postule à nouveau au parc d'attractions, dans le resto où j'ai bossé tout l'été. 

Ces fêtes de fin d'année sont particulières: on passe à l'an 2000! Le parc est en effervescence. Moi je retrouve les potes de l'été dernier mais l'atmosphère de l'hiver dans le parc n'est pas la même. Nous sommes beaucoup moins nombreux dans l'équipe et les affinités se dessinent.

Enfin, je vous raconterai la suite dans un prochain épisode, sinon c'est trop long lol.

 

Vis ma vie depuis le tout début: Vis ma vie de... Fille de réfugiés politiques - épisode 1

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15 juin 2011 3 15 /06 /juin /2011 16:06

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En juin 1999, j'ai 18 ans.

Je peux enfin bosser pendant les vacances scolaires et les week-ends pour gagner un peu de sous.

Juste avant de passer les épreuves du bac, j'adresse 2 CV: l'un chez Mc Do, l'autre dans un grand parc d'attractions, tout près de chez mes parents.

Je n'ai aucune expérience professionnelle alors je mise tout sur la présentation du CV et la lettre de motivation.

Il faut que ce soit court et concis, le recruteur ne consacrera que quelques secondes à leur lecture.

C'est efficace, sûrement plus que les lettres pompeuses qui se donnent un genre.

Je suis très vite rappelée pour passer les entretiens.

Ils se passent très bien et j'obtiens les 2 postes, il me faut choisir, lequel des 2 sera mon premier job d'été.

 

J'ai laissé tomber l'idée du Mc Do, même si c'était plus près de chez moi.

Le Parc à thème, c'est limite un rêve parce que je suis une grande fan de tout cet univers merveilleux.

 

En juillet 1999, me voilà engagée en tant que serveuse dans le restaurant de spaghettis et de pizzas, qui fait référence à un dessin animé, histoire d'amour entre 2 chiens qui ne viennent pas du même milieu social, vous savez, la scène célèbre où ils dégustent des spaghettis au clair de lune pendant qu'un gros monsieur à moustaches leur chante une chanson avec des mots italiens...

 

Avant de commencer le boulot, il faut suivre la formation du Parc: c'est l'Université.

Durant 2 jours, nous sommes entre nouveaux employés, avec un formateur, dans des bureaux situés non loin du Parc.

Le petit déjeuner et le déjeuner sont offerts,  nous sommes traités comme des princes.

On fait un bref récapitulatif de l'histoire du créateur de l'univers du Parc, ses premières oeuvres, comment il a rencontré le succès. Ensuite l'histoire des différents parcs à thème du groupe dans le monde.

On fait des jeux de rôle genre comment se comporter dans telle ou telle situation, c'est sympa, il y a une super bonne ambiance, à l'américaine comme on dit quoi.

Par exemple, mise en situation: on trouve un enfant tout seul dans le Parc qui pleure. On doit s'accroupir pour se mettre au niveau de l'enfant, lui parler calmement même s'il ne parle pas notre langue, le but étant de le rassurer. On reste à l'endroit où on l'a trouvé quelques minutes, histoire de voir si ses parents le recherchent (la plupart du temps c'est le cas). Ensuite, si personne ne vient, on prévient notre hiérarchie et on se rend au point "enfants perdus" à l'entrée du Parc pour laisser l'enfant au personnel qui le gardera jusqu'à ce que les parents pensent à le réclamer.

 

Le premier après-midi de la formation, nous sommes tous lâchés dans le Parc en tant que visiteurs: nous sommes payés pour nous éclater, on peut décider de rester en groupe ou décider de partir seul.

Moi je connais déjà le Parc par coeur, j'y suis allée pour la première fois à l'âge de 12 ans et j'y suis allée un paquet de fois depuis. Mais j'aime toujours autant y aller, même aujourd'hui.

Le soir, on se retrouve entre nouveaux potes au centre de divertissements juste à côté du Parc, le Village, on sort on s'amuse, c'est super!

Le 2è jour, nous suivons des formations plus spécifiques: moi par exemple comme je serai serveuse, j'ai une formation pour savoir utiliser le logiciel de caisse.

On nous apprend aussi les rudiments de l'employé du Parc: être souriant quoiqu'il arrive, ôter ses lunettes de soleil pour s'adresser à un visiteur, pas de piercing/tatouage apparent, pas de chewing-gum, ne pas manger ou fumer devant les visiteurs, etc.

En fait, c'est simple: dès lors que nous portons l'un des uniformes du Parc, nous représentons le Parc et son image. Alors Happy Face.

Le 3è jour, nous sommes sur le lieu de notre affectation. Je découvre les coulisses du monde merveilleux.

 

Déjà lors de ma formation à l'Université, j'ai sympathisé avec des gens de tous pays. Le Parc recrute dans le monde entier.

Je trouve ça super sympa. Mais ce qui est drôle c'est que parfois, ils ne parlent même pas le français. Nous communiquons en anglais, ça me permet de travailler l'oral qui est mon point faible.

Le plus fou, c'est que ces mêmes personnes qui ne parlaient pas le français apprennent à le parler correctement au bout de seulement 1 mois d'immersion totale. Ca s'est vérifié à chaque fois.

En fait, tout le monde pourrait apprendre à parler une langue étrangère, il suffirait de vivre quelques mois en immersion totale dans un pays étranger. Je me mets cette idée dans un coin de la tête parce qu'il y a plusieurs langues que j'aimerais apprendre à parler.

 

Au restaurant, j'ai des collègues de plein de pays: Italie, Belgique, Angleterre, Irlande, Pologne, Allemagne, Espagne, etc. Ce qui est pratique parce que du coup, il y en a toujours un qui parle la langue qu'il faut, peu importe le visiteur. On s'apprend même des phrases entre nous dans nos langues respectives, parce qu'on se rend compte que c'est toujours les mêmes questions qui reviennent, genre les toilettes les plus proches ou l'heure de la prochaine parade.

 

Le début d'une journée type d'employé dans le Parc:

Le matin, on arrive au Parc. Et que ce soit par le parking ou par les transports en commun, il faut, pour pouvoir entrer, présenter son "ID card" (prononcer comme le prénom Heïdi sans le H): la carte d'identité d'employé du Parc qu'on nous a fait faire lors de la formation à l'Université.

Les guichets sont surveillés: tenter de passer avec la carte de quelqu'un d'autre est une bêtise à ne pas essayer. Le quelqu'un d'autre se fera virer.

Si on oublie sa carte, on demande au surveillant du guichet d'appeler le responsable du site où on travaille, dans mon cas, le responsable du restaurant. Ca ne m'est arrivé qu'une fois.

Ensuite, on se rend au Costuming, pour se mettre en tenue. Certains costumes sont fabuleusement sublimes.

Chaque site a son costume, c'est comme ça qu'on identifie qui travaille où.

Le costume de mon restaurant s'inspire des robes de mamas italiennes: un chemisier blanc à manches bouffantes, un gilet-corset à damier noir et blanc et une longue jupe verte avec une grosse bordure bordeaux. Ouais bon, pour le sex-appeal, c'est foiré.

Sur la poitrine, à gauche au niveau du coeur, on doit porter un NameTag: un badge avec notre prénom.

Pour les employés polyglottes qui ont réussi les tests de langue, des petits drapeaux de pays dont ils parlent la langue ornent le NameTag afin de préciser l'information aux visiteurs.

Mais chaque employé au contact avec les visiteurs, en principe, parle au moins 2 langues, sans porter de badge à drapeaux.

 

On dispose d'un casier au Costuming pour ranger nos affaires de civils. Il n'y a pas de casiers homme ni casiers femme: tout le monde se change au milieu de tout le monde. Et tout le monde s'en fout, personne ne scrute personne.

Une fois en tenue, il faut rejoindre son site de travail. Et le Parc est immense!

Selon les endroits, il faut prendre une navette interne: un bus rien que pour les employés qui circule tout autour du Parc et qui les dépose à destination.

Ensuite il faut entrer en scène. Traverser le Parc, arriver au restaurant, regarder le planning et aller à son poste.

Il y a 2 sortes de restaurants dans le Parc: les restaurants "service à table" et les restaurants "service au comptoir".

La première catégorie, c'est pour les visiteurs qui en ont les moyens: avec le repas, ils peuvent prendre des photos des personnages déguisés du Parc qui sont là à cet effet, les enfants en rafollent. Le repas coûte assez cher.

La seconde catégorie, c'est pour tous les autres. Du fast food, plus cher qu'à l'extérieur mais c'est le monde merveilleux alors on paye.

En tant qu'employé, il est plus lucratif de bosser dans la première catégorie, pour les pourboires éventuels. Parce qu'il ne faut pas compter en avoir en fast food.

Mais niveau ambiance, c'est bien plus fun d'être dans la seconde catégorie, comme ce fut mon cas.

J'ai rarement connu une aussi bonne ambiance au travail.

 

Enfin j'aborderai ça dans un prochain épisode lol sinon c'est trop long à lire pour vous, je ne voudrais pas vous ennuyer.

Vis ma vie depuis le début: Fille de réfugiés politiques - épisode 1

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