Ce week-end, j'ai vu un film. Un film qui ne me laisse pas en paix depuis.
J'y pense tout le temps.
C'est simple, mon cerveau fait ce qu'il a à faire dans la journée, mais il y a toujours une zone de lui qui pense à ce film.
La route (The road) est un film de John Hillcoat sorti en 2009, tiré du roman du même nom, de Cormac McCarthy. Ce roman a obtenu le prestigieux prix Pulitzer de littérature en 2007.
Je ne vous ferai pas vraiment de résumé du film, ni même une critique. En fait, j'ai envie d'écrire sur ce que j'ai ressenti en le visionnant.
Pour commencer, je voudrais vous dire que j'ai décidé de lire le roman. Je me le procure cette semaine. Je ne sais pas pourquoi, je devrais plutôt arrêter de me triturer le cerveau avec ça.
Dans un mode post-apocalyptique, visiblement atteint par un hiver nucléaire (je dis "visiblement" parce qu'à aucun moment on ne connait la cause de cette dévastation), l'humanité est en train de mourir. Les animaux, les plantes, les arbres, tout est mort. Il ne reste que quelques humains.
Un père et son fils tentent de survivre, en trouvant des boîtes de conserve pourries dans les restes du monde (mais c'est rare) et surtout en évitant les autres survivants qui ont décidé de passer au cannibalisme pour vivre plus longtemps. Il semblerait que le père et le fils soient les derniers "gentils" de ce monde, le père tient à continuer de transmettre les valeurs qui lui semblent importantes: le bien, le mal, etc. Ca fait des années qu'ils errent, ils veulent atteindre le sud et la mer, voir s'ils peuvent trouver d'autres "gentils" comme eux.
En fait, je me dis que si le monde devait péter dans le nucléaire, c'est à ça qu'il ressemblerait.
Aucune chance de survie sur le long terme: rien ne pousse plus du sol et il n'y a plus d'animaux, les rayons du soleil n'apparaissent plus, il fait terriblement froid et on abîme ses chaussures à marcher.
Le cannibalisme? NO WAY. Je préfère crever. Mais certains n'hésiteront pas, pour survivre (et puis rien que dans la chanson "Il était un petit navire", on tira à la courte paille pour savoir qui serait mangé euh voilà quoi, on sait tous que ça arrive).
Mais et mon fils dans tout ça? Comment je ferais pour le faire survivre? Est-ce qu'on tiendrait le coup? On se ferait sûrement bouffer les premiers oui...
Si une guerre nucléaire devait éclater, je serais dans la m bien embêtée, déjà parce que je ne stocke jamais de nourriture d'avance chez moi.
Pas de boîtes de conserve à la maison. Pourtant, c'est la seule nourriture qu'il resterait.
Et parce que je n'aime pas le gaspillage, j'achète quasiment au jour le jour ce dont j'ai besoin donc il n'y a rien en réserve à la maison. Il n'y a qu'à voir le frigo, il est presque vide.
Une seule chose où je pense avoir mes chances: pour survivre quand on est chassé comme du gibier, il faut avoir une bonne condition physique, un obèse n'a aucune chance. Là, ça irait, je m'en sortirais, si je continue de pratiquer du sport intensément presque tous les jours comme je le fais.
En fait, un film ou un livre dans ce genre, avec une histoire tout à fait crédible, ça me fait juste réaliser que je ne suis pas grand chose.
Rassurez-vous, je n'ai pas l'intention de changer mes habitudes, je ne vais pas me mettre à constituer des stocks magistraux de bouffe en boîtes dans un garde-manger secret, dans l'attente de l'apocalypse.
Je vais continuer à avoir confiance en la race humaine.
Et surtout essayer de détourner momentanément mon cerveau de ce truc.