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9 mai 2011 1 09 /05 /mai /2011 16:30

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 journal de l'après fausse couche

 

Ca fait 3 mois que j'ai perdu mon bébé.

J'avance. J'ai fait plein de progrès. Le bilan est plutôt positif. Je suis fière de moi. J'ai revu des femmes que j'appréhendais de revoir - parce qu'elles sont enceintes - et tout s'est bien passé.

Il y a peu, la simple évocation d'une grossesse me mettait dans une tristesse sans nom. Je me cachais pour pleurer tout ce que je pouvais, je souffrais, mon ventre était encore à vif. Je ressentais une certaine rage et une certaine colère envers les femmes enceintes qui se plaignaient de leur état. Alors qu'elles ont bien le droit de ne pas aimer être enceintes. Ca arrive. Et même que dans un autre contexte, j'étais la première à les défendre, à estimer que nous ne sommes pas toutes obligées de passer par l'état de grâce qu'est censé procurer une grossesse (selon le mythe "la grossesse c'est merveilleux").

Alors les femmes enceintes, je les évitais. Enfin, celles que je pouvais éviter, parce que celles qui marchent dans la rue, à part détourner le regard en changeant de trottoir, je n'avais pas beaucoup le choix.

J'étais même très active sur un forum internet de femmes enceintes et de mamans. Mais me connecter et lire là-bas devenait trop difficile. Peu à peu, l'idée de quitter les forums a fait son chemin et j'ai fini par sauter le pas. Moi qui étais une grosse posteuse, je n'en reviens toujours pas. Je m'étais fait des amies heureusement, pendant ces 3 ans, et certaines d'entre elles me donnent des nouvelles, ça fait chaud au coeur.

L'une d'elles, que j'aime beaucoup, est venue me rendre visite la semaine dernière chez moi. Elle n'habite pas loin, elle passait dans le coin, elle en a profité. Elle a bien fait. Bien que je n'ai que peu posé mes yeux sur son ventre. Je n'ai pas pleuré, je n'ai pas eu de coup de blues après, tout juste un léger, petit et discret pincement au bide. On a passé un agréable moment et je me suis sentie moins seule.

Ma belle-soeur vit à l'étranger, je l'ai aperçue entre-temps en webcam, elle est sur le point d'accoucher. Je l'ai revue hier sur Skype et là, je n'ai même plus ne serait-ce qu'un petit pincement!

Tout ça sans doute depuis dimanche dernier: mon chéri et moi, nous nous sommes mis d'accord sur le prénom de notre enfant à venir. Quelle formidable avancée! Il a fini par approuver un prénom que nous aimions beaucoup mais qu'il s'interdisait parce que quelqu'un qu'il aime beaucoup le porte déjà. Cette barrière a disparu finalement. Et ce prénom devient même finalement comme un hommage à celui qui le porte déjà.

Que ce futur enfant ait déjà un prénom le fait déjà exister un peu.

C'est le cas dans mon coeur et j'ai hâte de le sentir au creux de mon ventre.

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21 avril 2011 4 21 /04 /avril /2011 12:37

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 journal de l'après fausse couche 

 

Une femme se sent mère dès qu'elle apprend sa grossesse. Embryon, foetus ou bébé, ça n'a pas d'importance. C'est son enfant. Enfin, c'était déjà.

 

Alors la fausse couche, pour quelqu'un d'aussi sensible que moi, c'est une épreuve dont on ne se remet pas juste en claquant des doigts, comme les gens le voudraient bien, à commencer par moi-même.Il le faudrait pourtant, je ne suis pas agréable à vivre en ce moment. Ni pour mon fils, ni pour mon mari, ni pour le peu d'amis que j'ai. Ni même pour moi-même. Je me déteste.

Muriel Flis Trêves, psychiatre psychanalyste, dit dans cet article:
[...]De manière générale, notre société ne supporte plus le malheur, on ne veut pas l'entendre.

Aussi met-on immédiatement des mots sur la souffrance: "ça va s'arranger, tu verras avec le temps..."

Autant de phrases qui musèlent et enferment la femme endeuillée dans sa souffrance. Le silence est souvent sa seule défense, c'est aussi une prison puisque son chagrin est nié.

Le deuil ne peut pas se faire. Lorsqu'il s'agit de la mort d'un fœtus, celui-ci, plus qu'un passé de vie commune, représente tout un avenir anéanti. Le deuil est compliqué surtout parce qu'il faudra renoncer au fœtus avant même de l'avoir connu. Il serait possible pourtant de laisser la femme endeuillée s'exprimer, sans colmater notre malaise par ces mots creux. Elle a sans doute besoin d'en parler mais elle ne va pas forcément s'apitoyer sur elle-même. Il ne s'agit pas de valoriser la douleur, de faire de ces femmes des victimes, mais seulement de les laisser avoir leur chagrin.

Et quel conseil donner à leurs conjoints ? De parler s'ils ont besoin. Certains hommes ne se permettent pas de souffrir, ils veulent rester dans leur rôle de pilier. En fait, ils sont souvent très démunis face à leur femme qui est dans la culpabilité et la honte. Quant aux enfants, s'ils étaient au courant de la grossesse, il faut là encore sortir du silence et du secret.[...]

[...]C'est non pas le deuil d'un passé que l'on est appelé à faire mais bien le deuil de tout un avenir.[...]

[...]Et puis, cette mort qui intervient au sein même de leur propre corps, c'est un peu la leur, certaines femmes la vivent vraiment comme une mutilation.[...]

Punaise je suis de celles-là!

 

Voilà où j'en suis. J'ai ouvert ce blog aussi un peu pour ça. En parler. Avoir la sensation d'être écoutée, entendue, soutenue?

Il y a tant de fois où j'ai envie de crier, hurler, extérioriser fort mon existence et mon envie de vivre et parfois je rêve de tout le contraire, j'ai envie de silence absolu, de calme, de solitude.En ce moment, je me sens épuisée, fatiguée, je souffre d'insomnie, je n'ai plus d'appétit ou alors je vais me mettre à manger n'importe quoi n'importe comment (razzia de chips ).

J'ai le sentiment d'être en colère tout le temps et contre tout le monde. Alors que personne n'a rien fait, personne ne mérite ma colère.

J'ai honte parce que j'ai horreur qu'on me parle des grossesses des autres, je deviens quelqu'un que je déteste, je suis incapable de regarder une femme enceinte sans chialer, mais comme j'ai honte, je me contiens et je me cache.

J'ai honte de ne pas me réjouir du bonheur des grossesses des autres. Enfin, si, je suis sûre que quelque part à l'intérieur, je ressens de la joie pour ces filles, mais j'ai pas envie d'écouter cette joie puisque personne n'écoute ma peine.

Qu'est ce que cette fausse couche a déclenché en moi?J'ai horreur des changements, de ce qui n'est pas prévu, je ne supporte pas que les choses ne tournent pas comme je les avais programmées. C'est carrément pathologique chez moi. Je deviens dingue.

Et comme une idiote, depuis longtemps, j'avais programmé que je serais mère de 2 enfants (les seuls que je veux car je ne veux pas de 3è) à 30 ans. Et mes 30 ans, c'est dans 6 semaines exactement. Alors c'est foutu. Même si je tombais enceinte demain, cet enfant naîtrait en 2012, année de mes 31 ans.

Pour moi, ma situation de vie idéale pour mes 30 ans (ben oui, 30 ans, c'est un cap débile mais c'est un cap quand même), c'était d'être heureuse avec l'homme que j'aime, qu'il m'aime aussi, nous aurions 2 beaux enfants, j'aurais un boulot tranquille et nous serions sur le point de devenir propriétaires de notre premier logement. J'en demandais pas beaucoup. J'ai jamais rêvé d'être une star ou de vivre une vie de riche.

J'étais si proche du but! Pour moi, c'était ça, réussir.

Alors j'ai l'impression d'avoir échoué. Je me sens minable. C'est minable de se sentir minable pour ça. Je le sais.

Et je me dis que toutes ces années, tous ces gens qui n'ont pas cru en moi, qui ne voyaient en moi qu'une minable, ils ont bien raison.

Alors méchamment, j'espère qu'ils sont moins heureux que moi, pourquoi ça me soulagerait, j'en sais rien. Et puis non en plus, ça ne me soulagerait sûrement en rien. Parce que je m'en fous pas mal de ce qu'ils ont pu penser de moi à cette époque-là où je voulais tant être intégrée. On n'y est plus à cette époque-là. Je devrais me soucier de notre époque actuelle. Mais surtout arrêter de me soucier de savoir ce que les gens pensent de moi.

Pourquoi je voudrais tellement que tout le monde m'aime?

Et pourtant, pourquoi je fuis tellement les gens? Pourquoi je m'ennuie? Pourquoi je n'ai que peu d'amis et pourquoi j'ai envie à la fois d'en avoir plus et mais qu'on me foute la paix?

Et si finalement, je n'étais qu'une asociale? Et si je n'étais tout simplement qu'une personne inapte à la vie en société? Dans CETTE société?

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18 avril 2011 1 18 /04 /avril /2011 15:45

Après cet article, j'ai écrit ceux-là:

journal de l'après fausse couche 

 

Le samedi 19 février 2011, j'étais enceinte de 6 SA et 2  jours.

Puis j'ai commencé à perdre du sang.

Comme les pertes étaient plutôt marrons et pas super abondantes, j'ai plutôt pensé à un décollement du placenta, comme d'autres m'ont suggéré ce jour-là.

J'ai attendu le lundi suivant pour faire un contrôle. Verdict: j'étais en train de faire une fausse couche.

Ca arrive à 1 grossesse sur 5 il parait. Punaise, quel chiffre flippant! 20% des grossesses!!!   Je n'y étais pas préparée, je ne me doutais pas du tout que c'était une fausse couche, tout le monde voulait me rassurer ce samedi précédent "ne t'en fais pas, perdre du sang ce n'est pas forcément mauvais signe, regarde mon enfant comme il est beau, pourtant j'ai saigné quand j'étais enceinte de lui".

Et bien non, il aurait mieux fallu que je sois préparée à entendre "votre bébé est mort". Parce que c'était le cas.

Son petit coeur s'était arrêté, environ quelques jours plus tôt. Anomalie chromosomique ou quelque chose dans le genre, on n'en saura rien. J'ai commencé à évacuer l'embryon, d'où mes saignements. On me laisse le choix, ou je laisse finir la nature, ou je prends du Cytotec, ou je passe par un curetage (ce qui signifie anesthésie générale et tout).

Laisser finir la nature, bof, j'avoue que porter la mort en mon ventre est très dur à supporter.

Le curetage, l'hospitalisation, l'anesthésie, non, vraiment, si je peux éviter, je préfererais éviter.

Va pour le cytotec. J'ai attendu quelques jours pour voir si la nature faisait son boulot. Mais elle était feignante. Il parait que ça aurait pu attendre loooongtemps. Alors j'ai refait une échographie, pour m'assurer que mon bébé était bien mort, c'était toujours le cas.

J'ai fini par prendre le Cytotec. 3 comprimés puis 3 autres 3h après. J'ai eu très mal, j'ai perdu beaucoup de sang. Ca a duré 2 à 3 semaines! Et il a fallu attendre 5 semaines et 3 jours pour que je sois à nouveau menstruée.

Ce qui, lorsqu'on a vécu une fausse couche, rassure. Ca veut dire qu'on peut à nouveau tomber enceinte!

Entre temps, je suis passée par une phase dépressive.

Les gens, en voulant être gentils et rassurants, prononcent des tas de phrases qui font plus de mal que de bien.

"Ca vaut mieux que tu le perdes au début qu'à la fin, ou pire encore, qu'il soit né malformé" = banalisation et il était raté

"La nature est bien faite, ton bébé ne devait pas vivre c'est tout" = il était "raté"

"Ce n'était pas un bébé" = déni de l'enfant

"Ne te mets pas dans des états pareils, tu es jeune, tu en feras d'autres" = déni du ressenti

"Je ne pensais pas que tu étais si faible" (véridique, ma maman chérie d'amour et son tact légendaire, mais je l'aime quand même hein, c'est juste qu'on n'a pas la même culture, elle, elle a vécu la guerre du Cambodge)

 

Le droit au deuil n'est pas reconnu puisque l'enfant n'est pas reconnu et la femme, dont la souffrance est réelle, doit faire son deuil toute seule, en silence parce que les autres ne lui laissent pas le droit de souffrir pour un bébé qui n'était pas encore un bébé.

Heureusement, mon chéri et moi avons fini par discuter. Du moment que lui reconnait que ma souffrance est légitime, ça a commencé à aller mieux. J'ai commencé à consulter une psychologue aussi, parce que la perte de ce bébé a remué tant d'autres choses que je dois travailler, que j'ai enfouies en moi trop longtemps et qui ont fini par me bouffer.

Seules les femmes ayant déjà vécu une fausse couche savent exactement quels mots sont douloureux et donc quels mots il ne faut pas dire, pour ne pas faire encore plus de mal.

Maintenant, j'avance. Je vois loin, je vois ma prochaine grossesse se profiler à l'horizon, mon mari et moi avons repris les essais pour agrandir la famille. Puisse cet enfant arriver vite.Les gynécos nous ont dit de simplement laisser passer 1 à 2 cycles, pour laisser le corps se reposer, à titre informatif seulement, parce que les femmes font bien ce qu'elles veulent.

Il parait que statistiquement, les femmes tombant enceintes dans les 6 mois suivant une fausse couche ont plus de chance de mener la grossesse au bout que celles qui tombent enceintes dans les 2 ans qui suivent.

A lire dans cet article (l'étude mise en lien dans l'article est en anglais)

Si vous ne comprenez pas le deuil d'une fausse couche, je vous encourage vivement à lire cet excellent article écrit par un psychothérapeute (Thierry TOURNEBISE).

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