Connaissez-vous les Bishnoïs?
Dans le BSCNEWS magazine n°34, du mois de mars 2011, il y a une interview d'Irène FRAIN, je viens de lire son tout dernier livre La forêt des 29 paru en février dernier. J'ai a-do-ré. Lisez-le!
En hindi, Bishnoï signifie 29. Les Bishnoïs suivent 29 préceptes dont le végétarisme, la non-violence ou la protection des arbres (363 Bishnoïs femmes, hommes et enfants, ont donné leurs vies pour tenter de sauver des arbres).
En Inde, au XVè siècle, certaines régions souffraient de la sècheresse.
Djambo, personnage qui a vraiment existé et qui a initié les Bishnoïs, avait compris que la préservation de la vie sauvage maintenait l'équilibre nécessaire à la survie des hommes: ne pas abattre les arbres, comme les khejris, qui captent l'eau et permettent aux hommes de se nourrir; ne pas gaspiller l'eau; ne pas nuire aux animaux; aucune supériorité de l'homme sur la femme, ni de l'homme sur l'homme, ni de l'homme sur l'animal (pas de castes dans leur communauté, protéger et nourrir les animaux sauvages); un congé maternité pour les femmes (au XVè siècle quand même, truc de ouf!)...
Les précurseurs d'un monde meilleur, les précurseurs de l'écologie!
Les villages Bishnoïs ne souffraient pas de la sècheresse: ils avaient de l'eau, ils mangeaient à leur faim, les animaux vivaient en liberté, leurs villages étaient entourés de verdure, les villageois survivaient aux épidémies et vivaient vieux (meilleure hygiène de vie: filtrage de l'eau, hygiène corporelle, etc)...
Les autres peuples coupaient les arbres et gaspillaient l'eau, notamment pour la crémation des morts ou la construction des palais des Maharadjah, au fur et à mesure que la flore et l'eau disparaissaient, les bêtes partaient. Ces autres peuples jalousaient les Bishnoïs.
En 1730, un Maharadjah a envoyé des soldats couper du bois sur les terres normalement protégées des Bishnoïs, encore pour agrandir son palais. Les Bishnoïs, les uns après les autres, ont enlacé un arbre. Les soldats ont eu ordre de couper arbres et humains. Le Maharadjah avait besoin d'arbres pour pouvoir se faire un plus beau palais.
Un arbre, une vie. Des enfants, des femmes, des hommes ont donné leurs vies pour ces arbres, 363 arbres, 363 personnes. A la fin du livre d'Irène FRAIN, les 363 noms sont listés, comme les 29 préceptes.
Dans le livre, Djambo dit qu'il ne faut vénérer aucun Dieu, que ce qui nous arrive n'est la punition d'aucun Dieu et que nous pouvons changer les choses, nous sommes les acteurs de nos vies, il faut trouver les sources en nous. "Nous ne changeons le monde en grand qu'en le changeant en petit".
Beaucoup de gens pensent que ça ne sert à rien de vouloir être écologiste maintenant, parce que les écologistes sont minoritaires... Mais si tout le monde fait des efforts, on peut changer le monde.
Ah, petite rêveuse.
A lire:
le site de l'association S'inspirer des Bishnoïs (créée par Franck VOGEL)
Du 18 avril au 14 juin 2011 à la Station Montparnasse Bienvenüe dans le métro à Paris, une exposition sur les Bishnoïs par le photographe Franck VOGEL et Irène FRAIN.