J'ai mis une photo de la Place du Capitole que j'ai prise hier, pour décorer cet article qui sera un peu vide, lol.

Désolée les amis, mais grâce à une formidable organisation (c'est ironique), je n'ai pas le temps de vous rédiger un article digne de ce nom (c'est-à-dire qui ne fait pas que parler de moi).

Imaginons mon cerveau comme une salle avec des rangements partout, genre la Salle des Prophéties au Département des Mystères, pour ceux qui ont lu et/ou vu Harry Potter et l'Ordre du Phénix. Ben c'est le bordel. J'ai toujours un truc auquel penser, qui me préoccupe, qui m'empêche de me détendre ou même de bien dormir.

Je dois rattraper tout le retard pris par les collègues au bureau, d'où la formidable organisation parce que nous fermons en août pour quelques semaines et que nous avons donc peu de temps devant nous.

Par mon boulot, je suis consciente que grâce aux crédits d'impôts, les grosses fortunes non seulement ne payent pas d'impôt mais perçoivent en plus un remboursement de l'Etat (encore vu aujourd'hui). Alors voir que ce sont toujours les mêmes qui sont privilégiés et que ce sont ceux qui perçoivent le RSA qu'on accuse de tous les maux de la France, ça me fout la gerbe et j'y pense tout le temps. [Le crédit d'impôt est à différencier de la réduction d'impôt. Dans le crédit d'impôt l'Etat est susceptible de vous rembourser si le montant est supérieur à l'impôt que vous devez]

Ma chef part en vacances la semaine prochaine, je vais hériter de son boulot, ça ne m'enchante pas spécialement mais peut-être que je trouverai enfin mon boulot moins ennuyeux. Mais peut-être que non.

J'ai toujours envie d'un bébé et j'arrive à la fin de mon cycle menstruel, j'ai l'intuition que ça n'a pas fonctionné ce mois-ci non plus, je me sens sur les nerfs, les hormones m'annoncent que d'ici quelques jours je serai indisposée.

J'ai l'impression que les gens font exprès d'être cons. Vu ce midi dans une boutique de fringues, une cliente prend un vêtement, demande à la vendeuse, d'un air supérieur: "cet article est à 30% + 20% supplémentaires. Ca fait donc 50%?" La vendeuse, poliment, lui dit que non, ça fait plutôt environ 40%. La cliente, véridique, ose lui dire "ah bon, vous êtes sûre que 30% + 20% ça ne fait pas 50%?". Alors chers lecteurs, 20% de remise supplémentaire sur un article déjà soldé à 30%, ça fait un total de -44%. Bon, cette scène m'a agacée parce que j'ai été vendeuse plus d'une fois dans ma vie et que je me suis rappelée du nombre de fois où les gens pensent qu'il faut avoir un QI d'huître pour être "juste vendeuse", du coup ils s'autorisent souvent à traiter les vendeuses comme des débiles moins que rien.

Bon, voilà, un article pour rien, du bla bla vide et inutile. Merci de m'avoir lue quand même.

Voilà, ça fait un mois que je suis inscrite dans une salle de sport.

J'ai un abonnement liberté à 59€/mois, que je peux arrêter quand je veux, ce que je ne ferai pas vu les 75€ déboursés en frais d'inscription.

J'ai un accès illimité aux machines, au sauna et au hammam de 7h à 21h.

Il y a des cours collectifs inclus dans l'abonnement et c'est justement ce que je préfère: le BodyCombat (j'y vais 2 fois par semaine) et le RPM (1 fois par semaine).

Le BodyCombat c'est du fitness chorégraphié, des exercices cardio-vasculaires associés à du renforcement musculaire. Ca reprend des mouvements de taekwondo, de capoeira, de muay thai, de boxe, de kick boxing, de tai chi chuan et de karaté (vous pouvez en voir une démo en cliquant sur la photo, il y a un lien sur le site de Lesmills). Moi qui n'ai jamais pu faire d'arts martiaux parce que mes parents n'en avaient pas les moyens, je suis ultra contente de pouvoir approcher quand même mon rêve! Je me défoule, j'évacue, je cogne, j'exulte le trop plein d'énergies négatives que j'accumule.

Le RPM, c'est du cyclisme en salle, mais pas de la balade tranquille hein, on pédale comme des tarés, on fait de la route, du sprint et aussi des simulations de montées en montagne, tout ça en rythme et en chansons, tous ensemble.

Comme au BodyCombat, je finis chaque cours couverte de sueur des pieds à la tête (la douche est obligatoire après), les premières fois, j'ai même cru que j'allais mourir tellement mon cœur palpitait. Je ne fais jamais de vélo dans la vraie vie, j’ai trop peur de me faire percuter par une voiture (petits traumatismes qui datent de mon enfance). Là dans la salle, c’est formidable, je ne crains rien ni personne.

Mon équipement: un débardeur avec brassière intégrée, un corsaire pour le bas, des chaussettes basses, des chaussures de fitness, une grande serviette pour sortir de la douche, un gel corps et cheveux (j'ai pris un truc bio pour bébé de la marque Biopha), des tongs (c'est plus hygiénique pour la douche), un cadenas à code pour le casier (ça évite de se trimballer une petite clé partout au risque de la perdre), ma brosse à cheveux, mon maquillage, mon déo, des fringues de rechange, tout ça dans un grand cabas en tissu (pas envie d'acheter un sac de sport alors que j'ai des tas de sacs). Je vois certaines filles dans la salle porter des petites brassières et des petits shorts, celles-là m'épatent, elles sont hyper bien foutues et elles doivent le savoir d'ailleurs. A la fin des cours, lors des étirements, je ne me vois pas être à l'aise en tout petit short quand on se baisse et tout. Et pourtant, j'aime mes fesses.

Bilan au bout d'un mois

Physiquement:

J'ai pris conscience de mon corps. Dans le sens où je le sens plus robuste et plus fort qu'avant, j’en suis complètement maître, il est là, je m’en sers.

Avant, quand j’étais assise et que je devais me relever, j’étais molle. Comme mon ventre, mes cuisses et mes fesses.

Maintenant, quand je me relève, je sens la puissance de mon corps, mes cuisses sont fortes, mes fesses sont plus fermes. Quand je marche, je sens toute leur puissance. Quand je monte des escaliers, je ne souffre plus. Je n'ai plus mal au dos, je le sens plus solide lui aussi. D’ailleurs, je vois une nette différence entre la Moi d’il y a un mois aux cours et la Moi d’aujourd’hui ! Il y a un mois, c’était une galère pas possible de réussir les mouvements ou même de faire une série de pompes ou d’abdo. Maintenant j'assène les coups avec force, les exercices de pompes ou d'abdo ne sont plus insurmontables, je tiens le coup toute la durée du cours de RPM.

J'ai perdu du gras que je ne tenais pas spécialement à perdre (vu que je suis mince) mais c'est normal: mes cuisses et mes fesses s'étant raffermies, elles ont diminué de volume et je dois en reprendre pour remplir mieux mes pantalons.

Mon ventre est toujours là, vu que c'est là qu'il y avait le plus de boulot, il faudra quand même plus d'un mois pour le rendre plat (je pense qu'encore 2 ou 3 mois et ce sera bon). Déjà, je le sens beaucoup moins mou. Il me dégoûte moins.

Psychologiquement:

Pas de quoi complexer dans cette salle, il y a des gens musclés, des filles bien roulées, des maigrichons (ou des maigrichonnes comme moi), des personnes en surpoids, il y a même des personnes d'un certain âge (un vieux monsieur notamment). On peut tous faire du sport.

Depuis que j'en fais, je me sens nettement plus forte dans mon corps.

Même s'il n'a pas énormément changé, je ne le cache plus de honte, j'ai compris que si mon corps était mou, je ne pouvais m'en prendre qu'à moi-même de subir sans bouger, maintenant je me prends en main. Je marche la tête bien haute et bien droite dans la rue. J'ai confiance en moi, je suis fière de moi. Avant, j'accumulais la colère et l'agressivité: ça me bouffait de l'intérieur, j'étais tout le temps tendue, souvent déprimée. Maintenant, je peux aller à la salle presque tous les jours vu que c'est près de mon boulot.

A chaque fois que je sors de cette salle, je suis rincée, fatiguée, épuisée, mais c'est de la bonne fatigue. J'ai purifié mon corps, mon coeur et mon cerveau. Je me sens bien mieux dans ma peau. Je ne subis plus mon corps, je le maîtrise. J'ai dépassé mes limites, je sens que je peux me dépasser encore! Je suis bien plus forte que ce que je croyais, je ressens une immense satisfaction quand je descends de mon vélo après une séance de RPM. Maintenant je ne dis plus que je ne ferai jamais de randonnée en montagne, ça ne me fait plus peur.

Moi qui pensais que le sport et moi ça faisait 2, je recommanderais à tout le monde de pratiquer un sport, celui qui vous botte le plus. Parce que j'ai testé d'autres trucs qui ne m'ont pas plu, ça arrive, il ne faut pas laisser tomber le sport en général et trouver celui qui conviendra et qui apportera ce dont vous avez besoin. Pour tous les bénéfices physiques et psychologiques appportés par une pratique physique régulière, ça vaut tellement le coup.

Psst: monter les escaliers au lieu de prendre l'ascenceur ou les escalators, c'est gratuit et c'est déjà ça.

Aujourd'hui, on m'a encore fait chier alors que je ne demande qu'à être tranquille dans mon coin.

Au boulot, on me demande mon avis sur la présence de morceaux de verre dans des petits pots Nestlé. Je réponds "je m'en fous, de toute façon mon fils n'a jamais mangé Nestlé".

Mon interlocuteur (qui n'a même pas d'enfant) me demande pourquoi. Sachant que celui-là me casse les cou taquine sur mon végétarisme à chaque fois qu'il me voit (à coup de réflexions sur la viande qui font rire tout le monde - sauf moi, mais je fais semblant pour avoir la paix) alors je me prépare mentalement à assumer mes choix sans faire de vague.

Je réponds que je préfère donner à mon fils des choses sans colorants, sans arômes artificiels, sans conservateurs et avec de vrais ingrédients dedans. Ca devrait suffire, j'ai énuméré les raisons de mon choix.

Mais non: s'en suit une joute verbale, où tout le monde parle fort.

On me demande en quoi je sais que ce que mange mon fils est meilleur que ce que mange un autre.

Je dis que probablement, par exemple, un yaourt bio à la confiture est meilleur et plus sain qu'un yaourt qui contient une grosse quantité de sucre et d'arômes. D'où mon choix de préférer les produits les plus simples possibles, avec la liste d'ingrédients la moins longue possible. Ce qui est souvent le cas avec les produits bio.

Mes interlocuteurs (parce que maintenant il n'est plus seul, 2 personnes s'ajoutent à la conversation) rétorquent que je verrai bien, quand mon fils ira à la cantine et chez les copains, je n'aurai plus le contrôle sur ce qu'il aimera manger. Et je ferai moins la maline.

Je réponds (le plus calmement possible mais c'est pas évident, j'ai envie de tout défoncer) que je suis déjà au courant - merci - qu'effectivement Fiston mangera ce qu'il voudra à l'extérieur. Mais CHEZ MOI, c'est CHEZ MOI et donc, CHEZ MOI, il mangera ce qu'il y aura. Chez sa nounou déjà, il mange toutes les choses qu'il ne mange pas à la maison, je n'ai aucun contrôle dessus et je n'en meurs pas. Il mange de tout, il aime manger de tout. Ce sera pareil pour la cantine (mais je me demande pourquoi ils ont changé de sujet).

Ensuite, pouf, mon interlocuteur principal me dit qu'à empêcher mon fils de manger comme tout le monde, je vais le rendre allergique et fragile. J'ai déjà entendu ces "arguments" à la con (alors que je n'empêche rien à mon fils puisque chez la nounou et chez les copains, il mange ce qu'il y a). Décidément, c'est toujours les mêmes phrases qui reviennent chez ceux que ça embête que je ne fasse pas comme tout le monde chez moi.

Fragile? Ca m'étonnerait. En 3 ans, Fiston n'a quasiment jamais été malade. Le nez qui coule à cause des poussées dentaires, c'est fini depuis qu'il a ses 20 dents. Un début de bronchiolite réglé en 3 séances de kiné respi quand il avait 18 mois. Il a eu la varicelle il y a quelques semaines. Et c'est tout.

Pourtant la nounou l'emmène à l'école de ses enfants à elle tous les jours (où il a approché des germes en quantité), elle ou ses enfants sont tombés malades mais pas Fiston (on le laissait à garder même si le grand de nounou était grippé, même si l'autre avait la rougeole, même s'ils étaient malades quoi).

Allergique? En quoi il deviendrait allergique puisque je n'interdis rien A L'EXTERIEUR de chez moi? Mon interlocuteur répond qu'il n'a pas mangé assez de colorants ou de conservateurs, qu'un jour il sera allergique à l'un d'entre eux. Alors ironiquement je demande si la solution serait d'acheter toutes les marques existantes au monde pour éviter ça. Il se rend compte que c'est impossible.

Une des 2 autres interlocuteurs me dit que je mange pourtant des chips et que ce n'est pas sain. Je dis oui, effectivement, je ne devrais pas manger autant de chips (3 ou 4 paquets par semaine). Mais je fais l'effort de les acheter sans huile de palme et je fais du sport. Et c'est justement parce que j'ai du mal à me défaire de mes mauvaises habitudes alimentaires que j'espère éviter de reproduire ce schéma avec mon fils. Mes parents sont abonnés à la malbouffe, j'ai grandi avec des boîtes de conserve et des surgelés, je ne veux pas de ça pour mes enfants. Les chips et les sucreries, j'ai quand même vachement réduit, mais mes interlocuteurs ont raison, je ne suis pas irréprochable. Par contre moi je ne demande à personne de l'être.

La 3ème interlocutrice me dit qu'il y a de bons surgelés et de bonnes boîtes de conserve. Je réponds que certainement mais je préfère vivre sans. Qu'y a-t-il de mal à ça?

L'interlocuteur principal revient à la charge: les pots de yaourts aussi ne sont pas bons, on aura beau mettre n'importe quel yaourt bio ou quoi à l'intérieur, les pots ne sont pas bons. Alors là, je m'enflamme, je dis qu'on parlait du contenu de la nourriture et que d'un coup, il se met à parler du contenant, qu'on arrête pas de changer de conversations, que visiblement nous ne tenons pas la même, que ça ne sert à rien de discuter dans ces cas-là, que j'arrête.

Et à ce moment-là pile, la sonnerie de mon poste de téléphone retentit, je saisis la perche au vol pour mettre fin à cette désagréable conversation qui devenait du lynchage. Je réponds stoïquement à la personne au bout du fil. Mes interlocuteurs s'en vont.

Puis excédée et fatiguée d'être toujours attaquée, même quand je ne demande rien à personne, je suis allée pleurer un bon coup. Je sais, ça ne sert à rien de s'emporter comme ça, je sais que je fais ce que je veux et que je n'ai qu'à me boucher les oreilles. Mais c'est pénible. J'aimerais bien qu'on me foute la paix.

Des fois, j'ai envie d'être seule. Seule avec moi-même.

Des fois aussi, je me demande si les gens entendent les mots tels que je les prononce. Je ne vois à aucun moment l'intérêt de venir me reprocher mes choix. Je ne vais jamais faire ça aux autres, moi. Et m'accuser de fragiliser mon fils ou de le rendre allergique en choisissant qu'il mange ce que je considère être le mieux pour lui, CHEZ MOI, je ne comprends pas.

J'aurais dû me contenter de dire "ah bon, Nestlé a eu des problèmes avec des pots en verre? Diiiiiiingue".

A lire pour mieux comprendre:

Le jeu du tapis de caisse (j'y explique la différence entre "arômes naturels de", "arômes naturels" et "arômes artificiels")

Vous pouvez aussi vous procurer le livre Tout savoir sur les aliments: vérités et impostures du DrLaurent Chevallier (il vaut environ 7€ en livre de poche). Par contre je vous préviens, il n'est pas du tout pro-végétariens.